THANRON Bernard PROS
Nombre de messages : 1455 Age : 73 Date d'inscription : 02/09/2008
| Sujet: 2013 Le Compostelle de F.LESCURE et S.BOURDON 2-3 juillet Jeu 4 Juil - 0:33:02 | |
| Envoyé de mon iPhone le 03/07/13 17:39 Mardi 2 juillet de Lourenza à Gontan 25 km Déjà 3 jours que nous marchons et l'impression d'être sur le chemin depuis des semaines s’est installée en nous. Bon sang, que les habitudes reviennent vite ! Nos journées sont déjà rythmées par le debout, marcher, manger, trouver l'hébergement et dormir pour récupérer. Métro boulot dodo ? que nenni, c’est autrement plus puissant et revitalisant, c’est le Compostelle ! Lever à 7 h comme prévu mais les sonneries des filles très lève-tôt ont débuté à 6 h, le tout suivi de la valse des pschiiittt des sacs plastiques, des zip de fermetures éclair et nous voilà totalement réveillés. Cet univers de bruissements matinaux fait partie du camino et je suis conscient que nous faisons les mêmes sans nous en rendre compte malgré les précautions d’usage. On part après un petit déjeuner sorti de nos sacs, absorbé à l'auberge. Il est 8 h et nous démarrons la journée la tête dans les nuages menaçants, cela durera jusqu'à 10.30h. On passe rapidement la grande ville de Mondonedo, ville d’écrivain de musicien de poète et nous continuons de monter. Cela me rappelle mon beau-frère qui disait que le Paris Colmar était une longue côte de 500km avant de plonger du col du bonhomme sur l’Alsace. Ce matin, nous ne ferons que grimper. Sortis de la ville, nous nous retrouvons rapidement sur une route que nous suivons sur 10 km et quitterons à quelques pas de notre étape Gontan. Nous ne sommes pas les premiers arrivés à l'auberge malgré le fait qu'il soit encore tôt, 12.30h et il fait chaud. Nous avons trouvé une fontaine providentielle à 1 km de l'arrivée, il était temps car à nouveau en rupture d’eau, la soif nous tenaillait. Il va nous falloir revoir impérativement notre organisation liquide pour les prochaines étapes, certaines seront plus longues, beaucoup plus longues ! Nos pieds ont souffert, malgré mes protections, mes ampoules chroniques sur les appuis sont réapparues, je les sens bien maintenant. Ces rebelles apparaissent après une quinzaine de km et je dois les supporter le reste du parcours du jour, je les sens vivre et se développer délicatement. Cet après-midi, je m’en vais les traiter comme elles le méritent pour repartir demain matin du bon pied…des bons pieds « éosinés » à souhait ! L'auberge dispose d’une cuisine et nous en profitons pour se faire un petit dîner accompagné d’un peu de féculents bien sur. Demain, une petite étape de 20.5 km nous attend. Compostelle approche, et soudain je n’ai plus hâte d'arriver car j'aime trop cette vie de bohème, j’y ai pris goût, ce n’est pas une addiction mais un besoin annuel …et je pense en avoir convaincu un, Sylvain. Mon compagnon de route commence à bien se débrouiller. Ce matin par exemple, j'ai manqué une balise, heureusement Sylvain œil de lynx la vue sinon nous partions je ne sais où ! C'est bien, on fait le chemin à deux et je ne me sens pas seul à veiller sur tout, c’est un chemin d’équipe, l’un veillant sur l’autre, un duo ! Mercredi 3 juillet 2013 de Gontan à Baamonde 42 km 500 (au lieu des 20 initialement prévus la veille) Ce matin changement de programme, nous avons décidé hier soir de réunir deux étapes en une et arriver à la cathédrale de Compostelle pour la messe de dimanche, il nous faut donc jouer les stratèges. Explication : quotidiennement, une messe est dite à midi en l'honneur des pèlerins. Ceux qui sont passés au bureau du pèlerinage avant l’heure dite pour obtenir leur "compostelane", entendront leur nom cité durant l’office, une façon de se reconnaître lors de la célébration. La messe du dimanche est toujours plus belle et grandiose, voilà donc le pourquoi de notre décision d’entamer…un Marathon compostellien ! Lever 6 h, nous nous engageons sur le chemin à 6h45 après un bon petit déjeuner indispensable, notre cheminement du jour s’annonce long ! Et voici une nouvelle matinée la tête sous les nuages, accompagnés d’une petite pluie fine qui n'est pas pour nous déplaire compte tenu de la distance à parcourir. Les paysages sont beaux et nous détendent. Le parcours alterne route et petit chemin. Le soleil pointe son nez à la 5e heure de marche et nous chauffe vraiment, il était temps. Nous nous arrêtons grignoter en forêt ; du fuet (délicieux saucisson catalan) et du queso semi-currado (fromage de brebis) égayent nos papilles. Surprise ! nous sommes vite rattrapés par un pèlerin hollandais, Frantz, qui accomplit son huitième camino. Au passage il nous confie à mi-mot que c'est sa dernière expédition ( gros éclats de rires de notre part car par expérience de marcheur, nous n'en croyons pas un mot). L’étape se termine sur la route, sous une chape de plomb. 14.45 h, notre Marathon improvisé est bouclé en 7h sac à dos de 9kg…nous avons pris de sacrés plaisirs en réalisant sur les portions de route quelques accélérations style grand fond, nous nous sommes facilement prêtés au jeu de presque courir dans les descentes rencontrées, une certaine griserie s’emparait alors de nous… ainsi de nouvelles petites douleurs, ignorées jusqu’alors nous ont rappelé que nous étions sans dossard, sur le chemin de Compostelle et pas ailleurs. Baamonde : Une fois installés dans un immense dortoir d’une quarantaine de couchages, notre première démarche consiste en une douche salvatrice, un grand moment dégoulinant de bonheur ! Puis nous allons faire quelques courses pour les repas de ce soir et jeudi midi. Tout est réglé comme du papier à musique. Surprise en revenant à l'auberge, un groupe de jeunes encadrés par des animateurs est installé. Ils se croient seuls et sont un peu bruyants pour le moment. Je m’en inquiète un peu pour ce soir. Très vite des pèlerins déjà rencontrés nous rejoignent, 2 américaines avec 1 américain. 1 autre américain, 1 espagnol. Il est 17.30, plus grand monde arrive ou au compte goutte. Nous en déduisons que les autres se sont arrêtés à l'étape précédente. Sans doute les retrouverons-nous à Compostelle. Voili voilà pour ce mercredi. _________________ Moi, je préfère la marche à pied (Henri Salvador) J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence (Anatole France) “Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.” [i]René Char[/i] Ne crains pas de marcher lentement, crains seulement de t'arrêter.
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Nombre de messages : 6962 Age : 38 Date d'inscription : 10/08/2005
| Sujet: Re: 2013 Le Compostelle de F.LESCURE et S.BOURDON 2-3 juillet Jeu 4 Juil - 7:22:38 | |
| eh bernard C'est pas des gamins ca marche ca marche _________________ cybermarcheur pour votre discipline | |
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