Vallorbe
Résultat du 30km (30.760km) 3 inscrites 3 arrivantes
1 Josianne PANNIER (ASC Le Havre) 3.47.07
2 Claudine GAUZE 4.04.17
3 Patricia WAEBER 4.44.14
Résultat des 6 heures
1 THANRON Bernard (KM520) 47.397km
2 PICHON Jean (AM St Thibault des vignes) 45.514km
3 LESCURE Frédéric (KM520) 43.437km
4 FOVANNA Jean-Daniel(non licencié) 37.748km
Pour l'amour du sport et de la Marche en particulier.
24 dossards équipes comprises, 7 compétiteurs sur les épreuves annexes…notre peuple Marcheur s’étiolerait-il compétition après compétition ou plus simplement stagnerait-il de par sa discrétion médiatique ? notre Marche serait-elle trop ardue pour une fragile relève ? Vallorbe a-t-il mal à l’âme ? la ferveur des organisateurs et les encouragements à chaque passage m’ont assuré du contraire. Je penche donc pour le simple mal à l’âme de la Marche de compétition. Aspirants Marcheurs, décliquez-vous ! oui je grogne ! Nous avons été choisis par un sport hors du commun, vantons-nous d’en être les compétiteurs.
Bernard RINDLISBASCHER, bravo à toi et autres organisateurs d’épreuves de Marche au nombre d’engagés pléthoriques. Vous êtes de ces carrés de passionnés qui soutiendront haut l’étendard à la devise « Fier d’être Marcheur et ne rien lâcher ». Merci pour ce que vous nous offrez. Merci de nous conserver cette formidable épreuve.
Vallorbe, ô superbe et délicat circuit !
Dimanche matin, 3 femmes sur le 30km, 4 hommes sur le 6 heures… désolation road…qu’il était bon de rejoindre les rangs des rescapés de la nuit du 24 heures, qu’il était réconfortant et bon de croiser ces enfants de Suisse qui marchaient sur 3 ou 5km.
Mais non d’une pipe en bois, que faut-il aux marcheurs ou tels pour être incité à prendre dossard ? Jugez du peu : un 24 heures individuel et relais, agrémenté d’un 6 heures et d’un 30km, le choix du menu sportif de nos amis suisses est une pure merveille. 5 heures du matin, lève-toi marcheur ! 6 heures de rencontre avec toi-même t’attendent ! relève la tête valeureux « vingtquatreheuristes » ! la constellation d’Orion la magnifique et sa voisine la Grande Ourse t’ ont protégé la nuit durant cédant la scène au lever du jour pastel rose et bleu envahissant ton ciel. Voici le signe d’une très belle journée dominicale de marche. Tant pis pour les absents, les présents ont su pleinement en profiter.
7 heures du matin, dimanche, nous ne nous comptons que 7 passionnés aux départs des épreuves du 6 heures et des 30km. J’en suis désolé et révolté – oui encore et encore - pour les organisateurs vaudois. Nous avons donc tenu à bien marcher, hauts et fiers dans le val de l’Orbe. Les rayons solaires illuminant la vallée mettent en valeur les couleurs chaleureuses automnales des arbres alentours. Un tel enchantement diffuse à chacun de nous l’envie furieuse de tout donner à marcher. Les brumes flottent sur l’Orbe, des vols de colverts se croisent dans ce vallon séduisant, un pêcheur de truites catapulte inlassablement sa ligne comme inlassablement, la marche dans les tripes, les athlètes tournent depuis la veille, nous allons nous mêler à ces vaillants. Le paysage est magnifique, le circuit détient une côte de quelques hectomètres qui au fil des tours s’approche du rempart à prendre d’assaut. Ce ch’tiot bout d’côte peut rebuter le faible, pas le Marcheur qui sait pourtant pertinemment que son rythme décline avec le temps qui passe.
Fin de 3e heure, Josiane PANNIER remportant le 30km me traque. Il s’en faudra de peu qu’elle ne me prenne un tour.
4e heure de marche, mon beau-frère caracolant en tête, je m’étais fait à l’idée de la deuxième place mais…pénétrant dans la halle de contrôle, qu’elle ne fut pas ma surprise de voir Frédéric LESCURE assis, défaillant. Un flash de 2003 me saute à la mémoire, entrée dans Bruyères km 450 le tchèque Zdenek SIMON était assis de la même façon, le dos défait, je passais 7e, mon corps tenait. Incrédule, j’entrais dans la nuit des ultimes colmariens. Quel frisson ! Tout Colmarien est amené à tout moment à revivre des bribes mémorisées à jamais de ses 3 jours et 4 nuits de compétition, ses 500km domptés. Qu’il en soit ainsi. Vallorbe, frère colmarien de 2001, au micro Guy LEGRAND annonçait que je venais de prendre la tête du 6 heures, ce qui ne s’était jamais produit depuis mes débuts en Marche. Leader ! Guy m’appelait leader et son mot magique me consolidait à chaque passage. Mais que la dernière heure fut un dur labeur ! pour preuve, Dominique NAUMOWICZ en vue, je ne su jamais revenir sur lui qui marchait depuis la veille. Je cédais à la foulée de Jean-Marie ROUAULT qui s’en allait remporter le 24 heures, respect à ses marcheurs de longue distance faisant la nique à ceux des 6 heures !
Dimanche 12h59’30’’, un premier coup de pistolet alertait les concurrents; midi pile, le second coup les intimait à s’arrêter sur place. Ainsi les officiels pouvaient mesurer la distance exacte parcourue par chacun d’entre nous : riche idée suisse.
Notre Marche routière est une de ces matières sportives pour gens volontaires à s’endurcir et se découvrir. La pratique aidant, consterné, je constate que la Marche n’arrive pas à se faire reconnaître en tant que discipline sportive… ce n’est certes pas la faute aux Marcheurs ancrés dans ce merveilleux sport… Marcheurs et organisateurs diffusent leur passion, mais la responsabilité de l’état de la Marche n’est pas de leur fait.
Nous devons y croire, il doit bien rester des curieux de rencontrer leur âme sportive, des gens prêts à apprendre accepter, endurer la souffrance, des gens déterminés à se discipliner pour atteindre ce nirvana sportif que nous sommes trop peu à fréquenter. Il est force de constater que le sport de la Marche appartient à des gens forts ou voulant le devenir. Le marcheur est un amoureux sportif consacrant un temps magistral à sa ferveur.
Vallorbe, et au milieu des marcheurs coule une rivière…
mon seul regret, les 603m me séparant de la barre des 48km, mon bonheur, le réconfortant chocolat suisse croqué avec gourmandise à l’arrivée et ces enfants beaux à marcher.
Les 1er et 2 octobre 2011, nous reviendrons marcher dans le val de l’Orbe
Marcher, savoir relâcher mais ne rien lâcher
Bernard marcheur écriveur
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Moi, je préfère la marche à pied (Henri Salvador)
J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence (Anatole France)
“Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.” [i]René Char[/i]
Ne crains pas de marcher lentement, crains seulement de t'arrêter.