Impressions d’un marcheur des rives de l’Orbe
2008, les 24h de Vallorbe étaient k.o. faute de marcheurs.
2009, Bernard RINDLISBACHER lance un S.O.S pour réanimer cette superbe épreuve. Il est entendu et les passionnés
arrivent des horizons lointains. En militants de la marche de grand fond, les représentants bourguignons du CM Dijon viennent soutenir aux pupitres le suisse et ses bénévoles. Le champenois Guy LEGRAND prend le micro, Paul HIMMESOETE, Hugues PANNIER le normand et les juges de marche sont arrivés. 28 individuels et 3 équipes ont répondu à l’appel du suisse. Le magnifique circuit de Vallorbe est ranimé pour 24 heures de marche ! Un ciel bleu parfait et une pleine lune superbe ont couronné cette heureuse résurrection. Le dimanche matin, 11 marcheurs nouveaux ont pris le départ du 6 heures adjoint à l’organisation du 24 h.
Urbain GIROD, au style singulier, a franchi le cap devenu rare des 200km. Après ses 183km à Graide en août dernier, Jean-Marie ROUAULT a confirmé sa ferme intention de voir son nom sur la liste des marcheurs s’apprêtant à prendre le départ du Colmar 2010 espéré…(plus 500km ou formule restreinte ?) Le marcheur d’Akiléine s’est entiché à la marche de grand fond. Il m’avait confié venir cherché les 190km en Suisse, il atteindra les 192…chapeau bas ! Ses expériences réussies sur les Ultra trail du Mont Blanc et Marathon des sables lui profitent à merveille. Pascal MARECHAL a clos le podium avec 190km, prémisse à un nouveau départ vers l’Alsace l’été prochain ?
148km, Gérard PICOT m’a demandé les conditions à remplir pour participer aux épreuves par étapes du Colmar…il est Audax et rompu aux efforts du grand fond. Encore un qui est tenté par cette jolie formule; sera-t-elle reconduite l’an prochain ? pour le spectacle et le plaisir des marcheurs, je l’espère.
Les quelques hectomètres ultra-pentus du sentier karstique remontant des rives de l’Orbe en ville ont ravagé les rangs. Sous les tours et les coups répétés, les organismes ont terriblement souffert. Des marcheurs ont été obligés de s’arrêter, A-RRÊ-TER : entre autres, Daniel FAUBERT sur ennui tendineux, Patrick PENKALLA sur douleurs acérées, Josiane PANNIER vacille, Frédéric LESCURE laisse tripes et boyaux, bien d’autres les rejoindront.
Abandon… Il est déjà difficile moralement d’arrêter une compétition sans rajouter la vexation de ce mot antisportif sur une fiche de résultats. Il est dommageable pour les compétiteurs de voir leur nom affublé de ce mot humiliant. Messieurs, éradiquez-moi ce terme de vos claviers, gravez-y ARRÊT, tellement plus respectueux du marcheur malheureux. Le marcheur n’est pas un dilettante, il ne rend jamais son dossard par plaisir ou par fainéantise,
merci pour notre sport. UN MARCHEUR N’ABANDONNE JAMAIS, IL Y EST CONTRAINT, alors saisissez définitivement le terme ARRÊT ! non d’un p’tit marcheur ! qu’on se le dise.
Durant 3 heures j’ai marché le long de l’Orbe et respiré son parfum. J’ai marché sur les feuilles sèches et senti leurs effluves bénéfiques. J’ai marché accompagné de colverts cancanant qui palmaient à contre courant aussi vite que je marchais… J’ai calé au sommet du sentier karstique drastique. Grand yeux marrons, lunettes roses fleuries, Julie SEVAT 4 ans – fille de Ludovic SEVAT président entraîneur dijonnais – m’a applaudit à chacun de mes passages, pour elle j’ai été peiné de devoir m’arrêter, j’écris bien ARRÊTER.
Pour que les 24h de VALLORBE la belle soit ressuscitées, nous devions y venir marcher, 3, 6, 12, 24h
à tous !
Bernard THANRON - L’ASTRAGALE KM520