Je vous conseil ce film
La solitude du coureur de fond
The Loneliness of the Long Distance Runner
La solitude du coureur de fond, de Tony Richardson appartient au réalisme social du courant britannique appelé également Free cinéma
Par un soir d’hiver, à Nottingham, Colin Smith et son comparse cambriolent une boulangerie et s’enfuient avec la caisse. Le jeune Colin est arrêté et aussitôt envoyé en maison de redressement. Là, le directeur va vite découvrir ses talents de coureur de fond. Il en fait son favori et le soumet à un entraînement intensif.
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Réalisé dans un superbe noir et blanc avec la collaboration précieuse du chef opérateur Walter Lassally,
l’ambiance du film, surtout lors des trois séquences de course, est exemplaire dans la description de l’environnement naturel, on ressent presque l’odeur du feuillage et de la boue foulée par le personnage nommé Colin Smith, incarné par le comédien Tom Courtenay qui livre une prestation magnifique, digne et assez proche par certaines aspects de celle de Albert Finley dans Samedi soir et dimanche matin, les deux personnages possédant le même regard contestataire sur la société qui les entoure.
Tony Richardson imprime dans ces scènes de course à pied tout le désir de liberté et de rébellion du personnage, enfermé dans le carcan d’un quotidien rigide et disciplinaire. Si Colin accepte de s’entrainer à la course sur la demande du directeur du centre d’éducation surveillée (Michael Redgrave), en fait pour la propre gloire personnelle de ce dernier qui est de remporter le cross country annuel, c’est avec au fond de lui la volonté de se rebeller contre l’institution qui l’a arrêté et privé de sa liberté, loin de celle qu’il aime et de sa vie passée dans une banlieue modeste de Londres.
C’est en refusant de terminer la course contre toute attente (alors qu’il est largement en tête) que Colin retrouve une forme de liberté en attrapant au passage une autre victoire, plus humaine : celle du combat intérieur pour la dignité. Tony Richardson montre avec son film et cette conclusion magnifique que la véritable liberté réside dans le fait de conserver la possibilité du choix et du libre-arbitre (ici celui de perdre une course) plus que dans l’acte d’être physiquement hors des murs d’une prison.
Film important et devenu culte au fil des ans, La solitude du coureur de fond est un chef d’œuvre du cinéma britannique qui a conservé toute sa force contestataire et sa poésie particulière.
Thierry Carteret http://www.kinok.com/
PS : j’ai le livre et je l’ai aussi en cassette vhs ; et c’est le livre préféré de bill Clinton !