Strasbourg: Les médecins prescrivent le sport sur ordonnance
Les
habitants de Strasbourg souffrant de certaines maladies chroniques
peuvent se faire prescrire une activité physique auprès de leur médecin
traitant, à la place ou en complément d'une liste de médicaments.
Baptisée «Sport-santé sur ordonnance», cette expérimentation, lancée
pour un an, associe la ville de Strasbourg, la caisse du Régime local
d'assurance maladie, l'Agence régionale de santé et plusieurs
partenaires associatifs. Une cinquantaine de médecins généralistes ont
accepté d'y participer.
«Il ne s'agit pas de créer une dépense supplémentaire pour la
Sécurité sociale», a souligné le maire socialiste de Strasbourg, Roland
Ries, en présentant l'opération ce lundi. «On est peut-être dans une
substitution, voire dans une économie, l'idée étant d'avoir des
ordonnances moins médicamenteuses», a-t-il ajouté.
Un coût évalué à près de 129.000 euros
L'expérimentation elle-même sera entièrement prise en charge par la
municipalité et ses partenaires qui mettent à disposition leurs moyens
humains et techniques. Son coût est évalué à près de 129.000 euros. Elle
s'adresse en priorité aux personnes atteintes de maladies chroniques
liées à la sédentarité que sont l'obésité, le diabète de type 2 (non
insulinodépendant) et les maladies cardiovasculaires stabilisées.
«Les études prouvent qu'en marchant une demi-heure par jour ou en
faisant un peu de jogging à son niveau, on augmente l'espérance de vie
de six ans et on améliore l'activité de son cerveau», a affirmé Michel
Cimes, médecin et animateur d'émissions de télévision sur la santé qui
soutient l'initiative strasbourgeoise. Pratiquement, les personnes dont
le médecin aura estimé qu'elles peuvent tirer bénéfice d'une activité
physique modérée se rendront, munies d'une prescription, auprès d'un
éducateur sportif de la ville qui les orientera et pratiquera, s'il le
faut, avec elles, une remise à niveau.
Vélo, marche nordique, gymnastique douce, natation et aviron
Les activités offertes iront du vélo -la ville en met 200 à
disposition- à la marche nordique en passant par la gymnastique douce,
la natation et l'aviron. Quelque 400 personnes devraient en bénéficier
durant l'année test. Son bilan devrait être suivi de près au niveau
national. Daniel Bouffier, directeur régional de la Jeunesse et des
sports en Alsace, a souligné que l'initiative strasbourgeoise
rejoignait les préoccupations exprimées par les ministres de la Santé
et des Sports dans une communication en conseil des ministres, le 10
octobre dernier.
L'Académie de médecine a récemment recommandé dans un rapport
d'intégrer le sport à la liste des prescriptions médicales prises en
charge par la Sécurité sociale.