Combien de pas par jour ?
. Mille volontaires de Loudéac (Côtes-d’Armor) ont participé à une expérience visant à évaluer le bénéfice de la marche D’après une étude scientifique bretonne, les agriculteurs marchent plus que les commerçants, les artisans et les collégienssur la santé. Les habitants ont été équipés d’un podomètre qui a enregistré leurs pas durant la journée. Les résultats sont analysés par le service de diabétologie-endocrinologie-nutrition du centre hospitalier du Centre-Bretagne. Le classement des plus gros marcheurs est occupé, en tête, par les agriculteurs suivis des commerçants, artisans, collégiens….
« Si, on marche toujours beaucoup, en 2010 ! », Delphine Le Normand,)
L’expérience
En juin, pendant quatre jours, mille volontaires de Loudéac (Côtes-d’Armor), des deux sexes et de tous âges, ont été équipés d’un podomètre. Ce petit appareil permettait de compter le nombre de pas qu’ils effectuaient chaque jour tout en mesurant la distance parcourue.
L’idée : voir si la barre des 10 000 pas, soit 6 km, était atteinte. C’est à partir de ce seuil que la marche a un effet bénéfique sur la santé. L’expérience est unique en France à cette échelle. Le Canada l’avait déjà tentée au milieu des années 1990. L’office municipal des sports de Loudéac a eu envie de la décliner, aidé par le service de diabétologie-endocrinologie-nutrition du centre hospitalier du Centre-Bretagne.
300 heures
C’est le temps qu’il a fallu aux organisateurs et au technicien en mathématiques appliquées aux statistiques pour dépouiller les résultats contenus dans les petits podomètres. La base de données qui en ressort est immense. « Il nous faudra au moins deux ans pour tout éplucher », glisse Michel Mihami, vice-président de l’office municipal des sports. En attendant, les premiers résultats sont déjà sortis et prouvent qu’en 2010, on marche !
Les agriculteurs en tête
Du champ à l’étable, de l’étable au champ, l’agriculteur marche beaucoup dans une même journée. C’est la catégorie socioprofessionnelle qui arrive en pole position. Les agriculteurs parcourent en moyenne 9,3 km chaque jour, soit plus de 15 000 pas. Alain Gicquel, agriculteur de 46 ans, a marché jusqu’à 21 000 pas par jour.
Bien au-dessus de la moyenne de ses confrères. Ce qu’il l’amènera peut-être à repenser certains de ses déplacements. « Est-ce que je ne fais pas des pas inutiles ? »
Commerçants, artisans, collégiens…
Ils arrivent juste derrière les agriculteurs. Les commerçants totalisent une moyenne de 13 046 pas par jour, soit quasiment 8 km. Dans le lot, les serveuses et serveurs sont bien évidemment de bons clients pour la marche. Caroline Le Padellec, 41 ans, n’en revenait pas quand elle a enlevé son podomètre. Elle y a lu qu’elle avoisinait les 20 000 pas chaque jour ! Les artisans sont sur la troisième marche du podium avec 7,5 km, soit 12 581 pas en moyenne. Juste derrière, les collégiens qui parcourent plus de 6,5 km avec leurs 11 031 pas quotidiens.
Les hommes devant les femmes
Les hommes sont en tête mais d’à peine 2 000 pas, ce qui représente un peu plus d’un kilomètre. Pas de quoi pavoiser donc ! Difficile également de dire qu’il existe un marcheur des villes et un marcheur des champs. Que l’on soit à la campagne ou citadin, on marche à peu près autant, autour des 7 km par jour. Les retraités tirent bien leur épingle du jeu car ils ne sont qu’à 500 mètres derrière les actifs.
Mais c’est dans cette catégorie que l’on a répertorié ceux qui marchaient le moins. Certains comptabilisaient à peine 800 pas par jour.
Et maintenant ?
« Cette étude, c’est la première pierre d’un vaste projet de santé publique, confie le Dr Mohammed Jebli, diabétologue. Nous avons démontré que le moyen le plus simple et le plus économique de bouger était de marcher. Nous voulons qu’un maximum de gens épousent l’idée que l’activité physique, et donc la marche, est bénéfique. Cela permet de lutter contre le vieillissement, le diabète. Ça réduit le risque d’accidents cardio-vasculaire, etc. »
L’office municipal des sports envisage d’affiner ces résultats, en faisant de nouveau appel à des volontaires, en nombre plus restreint. Et espère que son initiative donnera à d’autres villes l’idée de tester leurs marcheurs.