Récit de mes aventures binchoises:
Trois ans déjà que je n’avais plus fait de « 100km ». Est-ce que ça passe encore ?
Quelques préparatifs rapides : le sac pour la mi-parcours, bourré de trucs dont je ne me servirai sans doute pas. Un coup d’œil à la météo belge qui annonce ciel voilé à nuageux avec éclaircie vers 11h et pluies faibles en fin de journée. Scotchage des pieds : c’est bon, je sais encore faire.
Sur place je retrouve quelques potes belges pas vus depuis un bail.
Puis c’est le départ à 21h00: la voiture qui ouvre le cortège des 241 marcheurs démarre et ça part très vite devant : quelques coureurs et 5/6 marcheurs de fond rapides. Je pars en marche athlé et je bagarre avec un flamand assez costaud pendant 4 heures environ.
Le paysage est tel que dans mon souvenir (à quelques éoliennes près) : une campagne très wallonnée (désolé : je ne pouvais pas la rater !), variée et paisible. L’odeur des blés renforce l’impression de douceur de la température (cuissard et t-shirt toute la nuit). Après 1h30 de marche la nuit tombe et le paysage change. Une pleine lune derrière un ciel voilé assure une bonne visibilité et de beaux ciels. Comme les autres marcheurs aussi je n’allume pas la frontale ; en fait on y voit mieux sans, car allumée on ne voit que dans le cône de lumière, elle n’est utile qu’aux intersections pour ne pas rater un fléchage. De temps à autre une éclaircie et la lune projette même des ombres sur la route. La campagne s’illumine des lumières des villages. Dans le silence de la nuit le moindre bruit s’amplifie et on entend le bruit d’un ruisseau qu’on aurait sans doute même pas vu de jour. Un peu plus loin c’est toute une mare de grenouilles en pleine saison des amours.
Vers 2h15 du matin c’est….le petit-déj avec une omelette au lard bien baveuse. Cette pause est la bienvenue, je suis parti un peu vite (je suis 12ème me dit-on, mais ça ne durera pas !) Un peu plus loin le parcours longe la Sambre sur une route de halage et franchit une belle écluse (celle de la photo), retour sur la Sambre encore un peu plus loin et c’est l’arrivée à Thuin. Là je sais que ça va se corser.
La boucle de Thuin à Thuin (en Thudinie, donc) est coriace : même sur route les côtes peuvent être sévères et les chemins ressemblent à des chemins de montagne. Là, adieu marche athlétique ! Mais toujours de superbes paysages. En plein milieu de la boucle redescente sur la Sambre en passant près des ruines de l’abbaye d’Aulnes (qui produit une petite bière sympa servie dans des verres en grès en forme de calice). L’écluse est belle, avec en plus une petite maison d’éclusier à la façade blanche et volets bleus décorée d’une ancre, d’une sirène et d’un poisson en fer forgé et une ferme typique de l’autre côté de la route. Re-route de hâlage, un héron qui s’envole. Retour sur Thuin et passage par la route du calvaire près des ruines d’une autre abbaye.
Ouf : dernier tronçon vers Binche et je suis bien entamé. Le troncon est plus facile heureusement. Une heure plus tard : mauvaise surprise ! La fatigue sans doute: je constate que je suis déjà passé là cette nuit et c’est pas normal : j’ai dù rater une flèche , résultat trois bons quart d’heure de perdus et je vais enrager à remonter des marcheurs qui étaient derrière moi. Mais à quelque chose malheur est bon: du coup je retrouve au dernier ravito à 4 km de l’arrivée, l’Abbaye de Bonne Espérance, quelques potes qui s’attardent autour d’une bière locale ; pas pour moi car je conduis au retour et suis seul au volant, mais content de revoir les potes que je n’avais pas vus dans la foule du départ. Du coup je m’attarde aussi un peu, de toute façon pour faire une perf, c’était râpé.
11h40 arrivée à Binche dans un beau style de marche athlétique (je me suis un peu reposé au dernier ravito et en plus ça sent l’ecurie !) qui me vaudra quelques remarques agréables. Je grimpe les quelques marches du Kursaal et on agite la cloche signalant l’arrivée d’un marcheur du 100km, (car il y a aussi quelques distances plus courtes) déclenchant ainsi les applaudissements de la salle. Je récupère mon brevet, un nouveau T-shirt. Puis je taille une bavette avec quelques marcheurs, une bonne douche et retour. Sur le chemin du retour une ou deux averses, alors que j’avais fini les trois dernières heures sous le soleil. Du pot ! Et encore un bon souvenir !