Relancer le grand fond

Si on veut relancer le Grand Fond il faut d’abord sérier les problèmes.


1/ Le long ça fait mal ! Quand on regarde les bilans de la FFA on constate nettement que plus la distance est longue moins il y a de monde :
+/- 1500 athlètes sur 5000, moins de 200 sur 10000m et sur 20km, moins de 100 qualifiés sur 50 km, idem sur 100km et sur 24h.


Clairement il n’y a pas que l’effet distance olympique ou pas : pas beaucoup plus de monde sur la distance olympique du 50km que sur les 100km ou les 24 h.

A ce niveau là je n’ai pas de solutions à proposer, ça relève pour une part du nombre d’épreuves dans chaque discipline, du calendrier et de la valorisation des épreuves en question.

2/ Qui fait du long ?
Des anciens issus de la vitesse et des nouveaux venus d’autres formes de marche ou de logue distance. Des jeunes et des moins jeunes. Il est exact que la première catégorie est moins répandue. Après une carrière de vitesse où on s’est donné à fond on peut avoir envie de prendre du champ. Mais on peut aussi se lancer dans une nouvelle carrière : là le problème est que le fond souffre d’une image
dévalorisée.


Pour ceux qui viennent d’ailleurs et qui ne se sont pas nécessairement pour autant des « énergumènes » le problème est que le fond souffre d’une image trop contraignante (contraintes de la marche athlétique ; il y a peu de temps, au téléthon, je discutais
avec un coureur qui avait tenté le coup à Bourges et s’était fait disqualifier sans l’avoir encore digéré) et pas assez ludique (on tourne en rond sur un circuit).


La question de l’âge est ici secondaire : par définition les sports d’endurance attirent peu les jeunes dont le corps n’y est d’ailleurs physiologiquement pas adapté. Ainsi en alpinisme par exemple aucun sommet historique n’a été conquis par des jeunes de 20 ans.


Par ailleurs le long attire dans d’autres disciplines : voir l’extraordinaire boom du trail où les épreuves sont de plus en plus nombreuses, longues, le dénivelé de plus en plus soutenu et les participants présents par centaines et par milliers (2500 sur les 165 km
et 9000m de dénivelé de l’UTMB). Il devrait être possible de profiter de cette attirance pour l’effort extrême.

3/ Quelques idées

a/ séparer le bon grain de l’ivraie permettrait peut-être de revaloriser le long aux yeux des marcheurs de vitesse. Il y a peu sur le forum un intervenant néophyte demandait s’il y avait des minima ou des qualifs pour les épreuves de 24 heures. Pourquoi
pas ? Le tout c’est de ne pas dégouter ceux qui veulent venir sur le long.
Pourquoi ne pas s’inspirer justement du trail ? Là pour les ultratrails pas de minimum requis en terme de chrono ou de niveau mais avoir préalablement participé avec succès à des épreuves de distance comparables ou constituant une transition valable vers le plus long.
Pour l’UTMB par exemple il faut avoir déjà fait un utratrail long de 100km ou plus ou deux ultratrails de 50 kms ou plus choisis dans une liste d’épreuves qualifiantes (à l’évidence 50kms sur le plat ne préparent pas à 160 en montagne). Pourquoi ne pas exiger pour
les épreuves de 24 heures, ce qui est de toue façon une évidence, c'est-à-dire la participation préalable à une ou deux
épreuves de 6 heures, de 12 heures ou plus ? Pourquoi pas aussi la participation à au moins une épreuve de marche athlé réussie (indépendamment du chrono) sans disqualification, garantie de notions techniques et réglementaires. Peut-être un minimum de chrono, disons 120 km en 24h ou 30 km en 6h, c à d la moyenne Audax.


En procédant ainsi on n’éliminera pas les marcheurs actuels, ni les sérieux et les motivés, mais seulement les randonneurs du dimanche devenus déraisonnables et dont la présence brouille l’image du grand fond.

b/ attirer des néophytes venus de la course, du trail, de la marche Audax, des marches populaires et d’ailleurs. Pour ça, outre une comm un peu plus active et essayer de rendre les événements de grand fond plus populaires et plus festifs, je pense qu’il y a un manque d’épreuves intermédiaires. Le saut qualitatif vers un 24 h avec les contraintes de la marche athlé est trop
important. Il faudrait plus de marches populaires de 24 h ou de 100 km en France ; actuellement seulement deux 24 h non athlétiques et pas de 100km marche non athlétiques. En Belgique, tout petit pays par la taille et la population il y a quand même 7 ou 8 marches populaires de 100km. Ca peut donner envie d’aller plus vite et de venir ensuite sur le long athlétique. Plus d’épreuves athlétiques intermédiaires :
12 heures ou plus. Pourquoi pas une épreuve française de 100 miles avec titre de centurion ? Plus d’épreuves multidistances : sur un 24 heures il devrait être possible de faire aussi 100 Miles, 100km, 50km, avec possibilité d’être classé sur plusieurs distances en même temps ou sur une seule. Cela attirerait plus de monde sur la compétition et assurerait plus de spectacle. Après tout il suffit de
faire un circuit en compte rond de km ou des départs différents. Plusieurs 50km sur l’année devrait aussi permettre aux marcheurs de vitesse de mieux gérer leur calendrier. Plus de hochets :
T-Shirts, trophées, médailles, badges, brevets, etc… Sur les 24h athlétiques qui sont des épreuves exigeantes peu de récompenses ou souvenirs en dehors du podium. Aux Pays-Bas à Loon op Zand tous les finishers classés (ayant accomplis plus de 95km en 15 h)
repartent avec un trophée, sur la plupart des marches longues distances belges ou néerlandaises il y a des souvenirs pour les finishers, idem sur tous les ultratrails français, etc… OK on n’y va pas pour ça, mais un T-shirt souvenir c’est sympa ; ça participe de l’aspect festif. Les néerlandais multiplient les titres honorifiques : centurion (161km en 24h), Marcheur Kennedy (plus de
80km en 12h), Honderdman (moins de 11h30 au 100km), Marcheur longue distance (plus de 5 marches deplus de 105km, super marcheur LD (plus de 10 marches, etc… Les Audax ont leurs aigles de bronze, argent et or.

enfin un cerveau dans l"equipe....
bravo tres bien....
d"akkkor 100%
comme tu dis les 6h serait des qualifs pour les 100
ainsi de suite ...100=> pour les 24...
comme çà sa nous mettrais la pression...attention je parle de challenge pas de biere...^^

Citation :

+/- 1500 athlètes sur 5000, moins de 200 sur 10000m et sur 20km, moins de 100
qualifiés sur 50 km, idem sur 100km et sur 24h

Pour moi le 5000 est à considérer différemment puisque beaucoup ne participent que pour donner un coup de main.
C'est vrai que 200 et moins ensuite ça fait très confidentiel...
Mais c'est à l'image de l'athlé en général et ça doit pouvoir se comparer à pas mal de disciplines techniques, les sauts et haies par exemple, tjrs si on enlève les dépanneurs d'interclubs.

Complétement d'accord avec toi Skywalker !

Bon, j'ajouterai quand-même qu'en France, y'a les 100Kms de Steenwerck (et c'est chez nous ! Mais logique car à proximité de la Belgique...) qui peuvent se faire à allure libre dans un délai de 24h...Et faut voir le monde qu'il y a ! (Bon, même si une grosse partie ne fait qu'un seul tour de 20 kms), il y a un esprit festif, et l'on voit de tout : du promeneur au coureur entrainé...

Par leur côté festif les 100 km de Steenwerk sont bien dans l'esprit belge et attirent de fait nombre de marcheurs longue distance, particulièrement nombreux dans les finishers. Mais comme tu le précises, Seb, c'est un "allure libre" (marcheurs et coureurs), je pensais pour ma part à des 100km marche (Welkenraedt, Binche, Dodentocht, etc...), ça, à ma connaissance, il n' ya eu en France que Orléans-Chémery.

Pour ce qui est des "qualifs" je précise bien qu'à mon idée, ce n'est pas pour mettre la pression aux marcheurs (j'ai bien dit sans chrono), mais juste pour s'assurer que les inscrits sur 100 km ou 24 h ont bien les prérequis de long et de technique, en fait inscrire dans le marbre ce qui est une démarche naturelle chez la plupart des marcheurs. On commence par 6 heures (ou assimilé) et de la technique avant de passer sur plus long. Pas la peine non plus de multiplier les qualifs: 6h pour 100km, 100km pour 24h. Ca augmenterait inutilement le nombre de marches de l'escalier. Un même 6 heures pourrait très bien suffire pour l'un et l'autre.

skywalker a écrit:

Par leur côté festif les 100 km de Steenwerk sont bien dans l'esprit belge et attirent de fait nombre de marcheurs longue distance, particulièrement nombreux dans les finishers. Mais comme tu le précises, Seb, c'est un "allure libre" (marcheurs et coureurs), je pensais pour ma part à des 100km marche (Welkenraedt, Binche, Dodentocht, etc...), ça, à ma connaissance, il n' ya eu en France que Orléans-Chémery.

Pour ce qui est des "qualifs" je précise bien qu'à mon idée, ce n'est pas pour mettre la pression aux marcheurs (j'ai bien dit sans chrono), mais juste pour s'assurer que les inscrits sur 100 km ou 24 h ont bien les prérequis de long et de technique, en fait inscrire dans le marbre ce qui est une démarche naturelle chez la plupart des marcheurs. On commence par 6 heures (ou assimilé) et de la technique avant de passer sur plus long. Pas la peine non plus de multiplier les qualifs: 6h pour 100km, 100km pour 24h. Ca augmenterait inutilement le nombre de marches de l'escalier. Un même 6 heures pourrait très bien suffire pour l'un et l'autre.

oui c'est sur je me suis emballer...^^
mais c'est vrai que sa serait tres bien...

Bonjour à tous,

A toutes ces idées bien mûries, je rajoutterai: encore plus de communication !!
Nous avons certes deux supports sur le web dédiés à la marche + sites fédéraux FFA + ligues, mais n'oublions pas aussi la presse spécialisée: tous les titres (ultrafondus, runinlive, running attitude, jogging, etc, etc...) sortent un hors-série annuel calendrier des épreuves. Les épreuves de marches en devenir doivent y êtres présentées + encarts publicitaires dans ces mêmes magazines. Le calendrier du Bipede est un bon exemple.
Et puis les canaux traditionnels : distribution de bulletins dans les épreuves ultra, villages courses à pied, affiches, associations et services des sports municipaux là où se passent les épreuves, presse locale.
Les radios aussi, si certains organisateurs y ont des points d'entrée.

En tout cas, les idées germent, et cest bien.